Le Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde est l’un des principaux évènements de la Fondation Esprit de Fès. Il s’inscrit dans sa vocation de mettre les arts et les spiritualités au service du développement humain et sociétal et du rapprochement entre les peuples et les cultures.
Le Festival de Fès parcourt les vastes espaces des chants et des rythmes que les cultures du monde ont crée depuis l’aube des temps.
« … la méditation est comme la nourriture qui donne la croissance à l’esprit : il ne cesse point de croître jusqu’à ce que de science qu’il était, il devienne « présence », et que les voiles des sens étant levés, l’âme jouisse de la plénitude des facultés qui lui appartiennent en vertu de son essence … »
Lorsqu’à l’inverse on s’achemine vers l’amenuisement de cette dimension spirituelle, ceci a pour conséquence de vider le sens religieux de sa véritable substance et de lui substituer une idéologie sociale et politique qui l’éloigne ou le dévoie de sa finalité.
La dimension spirituelle lorsqu’ existe n’est, par contre, aucunement contradictoire avec d’autres dimensions de l’art, de la culture, de la pensée ou de la société qu’elle peut irriguer et nourrir. C’est ce que nous avons voulu souligner dans cette septième édition du Festival de Fès de la Culture Soufie en montrant comment ces deux dimensions, extérieure (Zâhir) et intérieure (Bâtin), non seulement se complètent mais permettent d’envisager une nouvelle source d’inspiration et de créativité dans l’ensemble des domaines qui constituent notre culture humaine. Elles peuvent dans cette complémentarité être aussi fondatrices d’une civilisation vivante, capable sans cesse de se renouveler pour servir toujours le même but : faire du destin humain le chemin d’un accomplissement spirituel.
Le Soufisme est une voie d’enseignement et de « cheminement » spirituels qui s’inscrit au cœur de la tradition de l’Islam. Cette voie est aussi une expression de sa culture et, l’on pourrait dire, l’esprit même de sa Civilisation. En ce sens, le Soufisme qui est d’abord une expérience spirituelle, un « Dhawq » ou une saveur personnelle, a été ensuite tout le long de l’histoire, la source continue d’une créativité, intellectuelle, poétique, littéraire, artistique (en particulier musicale) et, d’une façon encore plus globale, bien qu’insuffisamment explorée, la source d’une productivité sociétale particulièrement riche et remarquable.