Fès a une tradition artisanale variée et très ancienne. Les premiers habitants de la cité, qu’ils soient andalous ou kairouanais, ont apporté un savoir-faire jamais démenti…
De nos jours, trente mille artisans exercent leur talent dans le cadre de la médina de Fès el-Bali. Potiers et céramistes (zelliges) ont fait la réputation de la ville. A ne pas manquer également, le quartier des tanneurs, mémoire vivante d’une technique ancestrale…
L’art du bronze a produit au Maroc, dans la 1ère moitié du XII° siècle, des ouvrages remarquables, révèlent la naissance de la bronzerie hispano-mauresque.
Les célèbres portes almoravides doublées de bronze de la Grande Mosquée al-Qaraouiyin -Bâb Sbitriyn, Bâb Ganaîz et Bâb Al-Ward- sont considérées comme les œuvres monumentales de bronzerie médiévale les plus anciennes de l’Occident musulman. Elles ont été réalisées lors de l’agrandissement almoravide du sanctuaire, entre 528 (Hégire) / 1134 (J.-C.) et 538 (Hégire) / 1144 (J.-C.). Le musée du Batha à Fès s’enorgueillit de quelques spécimens déposés successivement en 1954, et en 1958. (Cambazard-Amahan, 1989, 73-95).
La structure de ces ouvrages révèle, sur la face interne un bâti fait d’un cadre de madriers et de traverses en saillie, clouté que consolident des pentures à cinq branches en fer forgé aux terminaisons florales. La face externe est revêtue de plaques de bronze moulées et ciselées, aux joints couverts d’une baguette moulurée en grain d’orge.
Elle se subdivise en registres ornementaux transversaux correspondant au bâti : le décor est ainsi déterminé par la structure. Chaque registre, délimité par des clous à tête godronnée, met en œuvre une ornementation spécifique.